« VESPRÉE » – Célie FALIÈRES

Vesprée est un mot désuet signifiant la fin de journée, lorsqu’il subsiste encore un peu de lumière entre le coucher du soleil et la tombée de la nuit.

Fidèle à mes habitudes, je porte attention à l’environnement dans lequel j’évolue et y récolte matières, sensations, histoires. Je convoque des objets et leurs usages avec des pratiques et des formes singulières et tente de leur restituer des affects effacés. Ici, du bois, des souvenirs de grotte, la lumière d’un verre teinté.
Pour fabriquer une paire de sabots de Bethmale, il faut deux arbres, de la même essence ayant poussé à angle droit. La longue pointe effilée suit le fil du bois. Dans la légende, c’est sur cette pointe que Darnert pique le cœur de sa fiancée supposée infidèle et celui de son amant. En collaboration avec Pascal Jusot, sabotier à Arrien-en-Bethmale, je joue et détourne cet objet devenu folklorique et sa légende violente. La proposition, mêlant les matériaux et les domaines du vivant, s’offre comme un petit monument votif à l’amour, aux vestiges et à la perte. Les objets, le savoir-faire qu’ils convoquent ne sont pas une démonstration, ils portent de ténues évocations.

À quelques lettres près, Vesper est le nom archaïque de la planète Vénus lorsque celle-ci se couche après le soleil. Quand elle précède le soleil à son lever, on l’appelle Lucifer. Comme le moment qu’il évoque, le mot est ambivalent et multiple.

Exposition du 5 octobre au 16 novembre 2025
Ouvert du mercredi au dimanche, de 14h à 18h
Vernissage le samedi 4 octobre à 18h