« À présent que nous sommes ici » de Océane Moussé
À présent que nous sommes ici se développe autour de la question du temps, dans une installation immersive qui évoque l’espace de l’atelier, l’œuvre à l’œuvre, le quotidien, avec la volonté d’entremêler de façon prégnante les éléments de la vie de tous les jours aux œuvres qui s’en extraient.
Océane Moussé questionne le temps par la répétition du geste, le dessin, la sculpture, l’écriture, le pliage, le son… au travers d’expérimentations qui ne cessent qu’une fois le montage de l’exposition tout-à-fait terminé. L’exposition elle-même différée dans le temps, puisque prévue une première fois en avril 2020, puis en avril 2021, puis à nouveau reportée à des lendemains incertains en est un élément d’expérimentation et un sujet en soi. À présent que nous sommes ici, titre originel de l’exposition prend finalement tout son sens au regard des ces reports successifs et de ce qui s’est passé entre ces deux dates. Le temps comme créateur de formes, de mugissement, se matérialise à présent que nous sommes ici dans une sorte d’atelier mal rangé où les différentes œuvres s’interpellent, et dialoguent les unes avec les autres.
À propos de l'artiste
“Océane Moussé dessine à l’infini un effeuillage de paysages, un mugissement des évènements intimes. Dans son travail, l’immensité, silencieuse et fragile, est mise en tension par l’idée toujours présente d’une réalité éphémère. Le processus et le résultat ne sont pas dissociables, chaque trait dessiné à la plume l’achemine vers la construction de son paysage, un travail de temps sur le temps. Ses matériaux sont tout autant l’encre de chine que l’espace vierge du papier, l’un étant révélateur de l’autre, créant une tension entre ce qui est dessiné et ce qui ne l’est pas. Par le biais d’une activité systématique, obsédante, Océane Moussé cherche à étendre la fugacité de cette réalité jusqu’à la distendre et questionne un monde en perpétuel recommencement. Le paysage, ici miroir des émotions, mais aussi témoin des activités humaines, est son terrain d’expérimentation. Dépliant la mémoire en dépliant les plis du terrain, elle dessine la transpiration d’un monde balayé de flux permanents, au travers de paysages qui se tordent, se dissolvent, se superposent en une partition silencieuse. La perte de repères, l’errance, le vertige, le basculement, l’inéluctable, l’apesanteur, la chute sont autant de notions qu’elle cherche à développer au travers de ses dessins et de ses installations.” (Alice Sujo)