« Faire revenir les fantômes » – Alison Flora

« Faire revenir les fantômes » de Alison Flora

Le paganisme a laissé des traces perceptibles dans les cultures populaires

Pyrénéennes. Durant des siècles, le moindre fait sortant des normes de la vie quotidienne s’interprétait comme un signe du ciel ou du diable, selon les croyances à chasser tantôt la maladie, les orages ou les mauvaises récoltes. Nos ancêtres vivaient dans un autre monde ou l’invisible pouvait agir sur le quotidien.

Du panthéon pyrénéen ne subsistent plus en effet que ces diables, esprits, fées, feux follets, géants, loups-garous, croque-mitaine, chasseurs maudits et créatures de cauchemar qui n’ont de cesse de surprendre les vivants pour les terroriser. Autant d’être mythique dérivant des divinités secondaires datant d’avant le christianisme et qui ont fini par se folkloriser dans les multiples contes et légendes de la tradition populaire.

Les dernières manifestations de l’antique paganisme des montagnes se sont incarnées dans la sorcellerie, avec ces plantes magiques ses invocations secrètes, révélant de la poésie qui a enchanté le monde durant des millénaires.

Faire revenir les fantômes, c’est invoquer aujourd’hui ces génies disparus ou cachés, attendant peut-être d’exister à nouveau pour le meilleur comme pour le pire.

C’est procéder la magie des campagnes, invoquer des traumatismes personnels et collectifs du passé et du présent, c’est conjurer des peurs d’enfants et celles à venir et enfin, c’est aussi fantasmer des mondes jamais connus, comme un voyage dans le temps, au travers de folklores et de la fantaisie.

à propos de l'artiste

Diplômée de l’école supérieure d’art des Pyrénées (2017), Alison Flora vit et travaille à Toulouse. Artiste pluridisciplinaire, elle explore l’expression d’un enfer contemporain (stress, anxiété sociale, traumatisme…) dans une pratique du dessin obsessionnelle et cathartique. Il en résulte un univers où mysticisme, médiévalisme, fantaisie et folie se mélangent et où le dessin est un espace unique d’expiation. Alison Flora peint avec son propre sang, récolté par intraveineuse, c’est un “sang-âme” plus proche de son esprit que le sang menstruel. Interrogeant le simulacre de violence, de résistance et l’acte de magie, la peinture de sang peut montrer ce qui est entendu dans la maxime memento-mori, rappelez-vous que vous mourrez.

Le sang est intrinsèquement ambivalent. Il a joué et continue de jouer un rôle fondamental dans toutes les civilisations. Le sang souille et purifie, il est masculin et féminin, pompeux ou funeste, bénéfique ou dangereux, et le répandre peut être un crime ou un acte sacré. Le sang porte en lui une force émotionnelle instinctive. En cela, peindre avec du sang humain, mais surtout son propre sang apporte un sentiment d’hyper proximité dans l’acte même de peindre. Le travail d’Alison Flora a été remarqué lors du 66ème Salon de Montrouge (2022) et elle est lauréate du prix Mezzanine Sud aux Abattoirs de Toulouse la même année. En 2023, elle participe à la grande exposition collective “Immortelle, Vitalité de la jeune peinture figurative française” au M.O.C.O. – La Panacée (Montpellier) et elle est présentée comme une dix dessinateurs les plus régénérant de 2023 par le Magazine Beaux-Arts. Au printemps 2023, elle propose “États d’âme” dans l’espace Le Salon de DS Galerie.

Exposition du 21 avril au 9 juin 
Ouvert du mercredi au dimanche, de 14h à 18h
Vernissage le 20 avril à 18h